Ton corps te parle. Tous les jours, à chaque nouvelle émotion, à chaque nouveau projet, à chaque nouvelle rencontre... En fait, à chaque instant. Oui, mais comment l'entendre ? Et comment le comprendre ?
Comment entendre son corps ? Comme on entend un murmure. En faisant silence. En tendant l'oreille. En laissant l'espace libre pour. En se posant ne serait-ce qu'un instant. En redescendant l'attention de la tête au ventre. En étant présent. En y mettant de la conscience. Tous ces petits mouvements internes, ces tensions, ces crispations, ces respirations, ces tremblements. Toute cette vie. Pose la main sur ton ventre, sur ta tête, sur ton cou, sur ta jambe...et « écoute ».
Comment comprendre son corps ? Merveilleuse machine que le corps humain ! Imaginez 40 milliard de milliard de cellules, réunies et cohérentes entre elles, jour après jour, s'arrangeant pour vous permettre une stabilité d'apparence (vous avez à peu près la même tête aujourd'hui qu'hier et que demain) et de santé.
Pourtant il arrive parfois qu'il y ai un cailloux qui empêche le libre fonctionnement des mécanismes de cette machine. Quel casse-tête alors que de chercher à interpréter les réactions de son corps ! Pourquoi cette douleur ? Pourquoi cette maladie ?
Parfois les réponses peuvent venir simplement en s'interrogeant sur deux aspects : Qu'est-ce que cette douleur/cette maladie m'empêche de faire ?
Qu'est-ce que cette douleur/cette maladie m'oblige à faire ?
Peut-être ce projet, cette relation, cette idée dans laquelle vous vous embarquiez n'était pas ce que vous vouliez profondément. Vous le saviez au fond, mais vous ne vous êtes pas écouté. Niant vos émotions et vos ressentis, le corps prend le relais pour révéler tout ça au grand jour et vous obliger à vous arrêter.
Peut-être avez-vous profondément besoin de repos, d'entamer une démarche de soin pour résoudre d'anciennes blessures, ou d'apprendre à demander de l'aide à votre entourage. Trop pris par la vie et son rythme effréné, vous ne vous êtes pas écouté. Niant vos émotions et vos ressentis, le corps prend le relais pour révéler tout ça au grand jour et vous obliger à passer à l'action.
Mais il arrive que ces deux pistes de réflexion ne soient pas suffisantes pour comprendre le message de notre corps. Ainsi, c'est parfois justement au moment où l'on semblait enfin s'écouter au-delà de nos peurs, lâcher d'anciens freins pour faire le grand saut dans le vide, qu’apparaît la douleur/la maladie, nous stoppant brutalement en plein élan. Avec la remise en question inévitable : fais-je fausse route ?
Sabotage ?? Peut-être, parfois, effectivement, serions-nous encore trop profondément attaché à nos anciens schémas, pas encore prêts à les laisser partir si facilement, appelant ainsi inconsciemment notre corps à la rescousse pour nous replonger dedans « bien malgré nous », « victime » de notre propre corps, « obligé » de revenir vers nos vieilles peurs si familières !
Mais parfois, bien que cette douleur/cette maladie puisse sembler être « contre » nous, elle n'est que la manifestation de l'arrachement un peu trop brutal d'un pansement sur une vieille blessure que l'on voulait déjà guérie. Mais qui n'était peut-être pas encore complètement cicatrisée. Le désir soudain, après des années d'hésitation, de passer à autre chose « pour de bon ».
Cela ne veut pas dire qu'arracher ce pansement n'était pas une bonne idée. Non. Cela ne veut pas dire que passer à l'action n'était pas la bonne option. Non. C'était nécessaire. C'était le bon moment.
Mais oui, quitter de vieux schémas, même toxiques, mais auxquels on était habitué depuis si longtemps, est douloureux. Oui, sortir de vieilles énergies, présentes depuis toujours, même néfastes à notre épanouissement, peut faire mal.
Comme si le corps voulait participer, à sa manière, à la concrétisation de la fin d'une étape. Marquer, par la symbolique, un soutien, une aide, à quitter pour de bon ce qui ne nous convient plus. Éliminer, dans le corps, les derniers résidus néfastes à la mise en place d'un nouveau système de fonctionnement.
« Être heureux n'est pas nécessairement confortable ».
La maladie peut être un chemin pour accéder à la santé.
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